Gandoulès : retour sur un événement rarissime dans notre département

Photo : Photos DDM, N. V.-F.

 

Gandoulès : retour sur un événement rarissime dans notre département

A Gandoulès, l'église romane Saint-Pierre possédait deux cloches : une cloche historique, datant du XIVe siècle, une des plus anciennes d'Occitanie encore en fonctionnement; la seconde cloche est plus récente, datant de 1834.Il s'agissait de cloches «d'occasion». La longue et mystérieuse histoire de leur pérégrination jusqu'à Gandoulès fera l'objet de révélations publiques ultérieures. Les recherches sont le résultat du patient travail d'un jeune Montpezatais, Emmanuel Moureau, conservateur départemental des objets d'art et Antiquités.

La cloche du XXIe siècle, qui a pris place dans le clocher ce 23 septembre, est neuve. C'est une commande des Amis de Gandoulès qui ont voulu pérenniser la dynamique de ce hameau et leur passage sur cette terre du Quercy.

L'arrivée d'une cloche est loin d'être un événement banal. Lors des baptêmes religieux et civil de Marie, tous les intervenants ont souligné l'aspect événementiel. Gérard Mounié rappelait qu'en devenant maire en 2014, il était loin d'imaginer que dans des réceptions de travaux, figureraient ceux d'une cloche. Et même si l'émotion lui fit dire qu'il n'oublierait pas ce moment «rigolo», faisant bruire dans la foule une réaction choquée, il se félicita de la pugnacité des Amis de Gandoulès.

Gérard Hébrard, né au pied de la petite église romane Saint-Sixte de Paulhac, à Verfeil-sur-Seye, fit une remarquable allocution sur l'importance des cloches dans le monde rural. Dans son homélie comme dans son discours d'homme civil, Mgr Ginoux eut aussi des mots très forts pour évoquer la symbolique des cloches.Sans oublier les émouvants discours de Julien Wolff, président des Amis de Gandoulès, et de Vincent Laumaillé, le campaniste, qui, depuis quatre ans, habite (presque) dans le clocher de Gandoulès. Après avoir animé les ateliers de sensibilisation à l'art campanaire, il prit la direction de la cloche devant un public très ému, tandis que les Croque-Notes 82 encouragaient en musique la quarantaine de personnes ayant le privilège de tirer les cordes de la tyrolienne.

Un superbe week-end de fête

Dès le vendredi soir, dans le magnifique décor des tapisseries restaurées de la célèbre collégiale du XIVe siècle, sur laquelle Claude Moureau veille avec passion, Cloches en fête a débuté par un véritable feu d'artifice musical. D'abord avec la prestation remarquable de la chorale montpezataise Chœur à cœur. Sous la direction de Madeleine Moureau, les choristes ont offert un (trop) court mais fantastique aperçu de leur talent. Quelle chance pour la commune de Montpezat-de-Quercy de posséder une telle pépite! En suivant, le concert très attendu pour son aspect insolite des sonneurs de cloches à mains a également suscité de très chaleureux applaudissements du public qui emplissait la pourtant très vaste nef de la collégiale.

Le samedi, les ateliers sensibilisation à l'art campanaire, animés par le maître campaniste Laumaillé, ont recueilli un beau succès, autant auprès des adultes que des enfants qui, après des travaux manuels, sont repartis très fiers de leur certificat de campaniste!

Dans le cadre de ce festival voué à la valorisation du patrimoine, la soirée gourmando-culturelle a ravi le public. Après les mets du patrimoine gastronomique, le duo commingeois Arredalh, pour sa première venue en Tarn-et-Garonne, a fait un tabac. L'excellent concert et le bal occitan, mené dans un train d'enfer, ont suscité des envies (on peut déjà annoncer son retour le 30 mars, invité par «Lo Reviscol» de Sant Naufari). à l'inverse, on peut dire que Wilfried et Mathieu, dont le grand-père était carillonneur (heureuse coïncidence), ont quitté Gandoulès avec regret mais avec l'espoir d'y revenir pour partager cette vie aussi authentique que dans leurs «capitales» montagnardes.

L'apothéose émotionnelle était, bien sûr, le dimanche, avec le baptême religieux, civil et festif de Marie, la nouvelle cloche du XXIe siècle, accompagnée des cloches restaurées (XIVe et XIXe siècles), et la montée très attendue de Marie dans le clocher par une quarantaine d'hommes et de femmes.

Septembre 2018

Source : La Dépèche.